Je ne suis pas la personne la plus stratégique pour ce qui est des lancements. J’ai lancé mon premier album en 2012, et quelque chose comme un an et demi plus tard, j’ai lancé mon premier vidéoclip. En général on fait ça en même temps, ou ben quand même proche. Mais y a pas de règlements… On apprend. Pour ma part, un vidéoclip c’est un peu un prétexte pour faire des films, puisque j’ai du mal à trouver l’espace pour faire des courts-métrages… Et ça me fait triper d’écrire des scénarios. Un vidéoclip, ça permet de mettre en lumière l’une des milliers de fenêtres que porte l’univers d’une chanson.
Pour mon premier clip, (mon seul clip… ) j’avais vraiment en tête de le faire en animation. L’animation c’est une magie minutieuse. C’est donner vie à ce qui reste immobile. C’est ouvrir et faire respirer la ligne plate de l’existence. C’est plein d’affaires. J’ai choisi le stop motion parce que les textures rappellent le monde réel, elles nous donnent l’impression qu’on pourrait y être pour vrai. Pis parce que j’aime le stop motion tout simplement. J’ai l’impression que ce n’est pas vraiment possible de faire un film d’animation sans y mettre de l’amour. Ça prend toute la minutie du monde pour que ça marche. Dans ma tête, quand une personne fait spontanément de l’animation et qu’il choisit d’en faire un métier, c’est parce que c’est un amoureux, ou une amoureuse. C’est un art de saisir les mimiques du monde vivant, le caractère d’une expression, et de les faire renaître dans une petite marionnette de quelques pouces de haut. Dans un décor fait à la main. C’est un art de cerner l’intention d’un mouvement et être en mesure de le traduire dans une suite d’images choisies, de mouvements choisis. C’est un art amoureux. Les gens que j’ai rencontrés qui travaillent l’animation sont de beaux amoureux crinqués. Ça peut juste être agréable de travailler avec eux. Ces gens-là offrent une plateforme à l’imaginaire, ils le laissent respirer, il lui donne une voix.
Quand j’ai décidé que mon premier clip serait d’animation, je ne savais pas vraiment qui approcher. C’est Patricia Gagnon (chorégraphe) qui m’a donné le contact de Tristan Corbeil-Lapointe. Une sorte de hasard. Un gars de Concordia. Un gars que j’ai contacté, et qui tout de suite a embarqué dans le projet. C’était son premier clip. On s’est rencontrés, on a connecté, on a brainstormé, tout de suite. Je ne savais rien de comment faire. Je lui laissais ça entre les mains. J’avais entamé l’écriture du scénario et la texture visuelle du projet n’était pas encore tout à fait définie. Je voulais une texture crue. Un peu sale. J’avais du papier journal en tête. Lui, il me posait mille questions, il comprenait déjà l’ambiance et le pouls du projet. Il m’enlignait vers les possibles. Le scénario n’était même pas terminé qu’il a commencé à contacter du monde. Quand j’ai fini d’écrire, on a rencontré les gens. À force de jasettes bières et brainstorm avec ceux qui formeraient tranquillement l’équipe, et d’autres qui nous ont conseillés, ça a donné un beau petit court-métrage/clip. Un projet hybride que j’appelle. J’ai eu la chance de rencontrer un tas d’illuminés. Moi j’étais là pour apprendre, à les écouter parler de ce qui se faisait, ce qui se faisait moins, dans le laps de temps et les limites de sous qu’on avait. Parce qu’il faut le dire, le budget était limité. L’avantage en animation c’est que ça n’a pas à coûter cher. Tu peux t’ajuster. Tout se fait mais ça dépend combien de temps tu as. Pis l’anim, ça prend du temps. La Mal Lunée a grandi entre de bonnes mains, en passant par celles de Daphné, à celles de Tristan, Marie et Laura.
Visionner le clip ici
Plus sur l’équipe :
Réalisation, producteur exécutif, direction photo et montage:
Tristan Corbeil Lapointe
Site web : http://vimeo.com/user3587045/videos
Scénariste, productrice, auteure-compositrice-interprète :
Sarah Toussaint-Léveillé
Conception de la marionnette:
Daphné Loubot Landreville
Site web :
http://daphneloubotlandreville.daportfolio.com/
http://vimeo.com/daphneloubotlandreville
Animatrice de la marionnette et assistante réalisatrice:
Marie Valade
Site web : http://cargocollective.com/mariev
Animatrice de la pâte à modeler, accessoiriste:
Laura Stewart
Site web : http://vimeo.com/laurastewart
Confection des accessoires:
Claire Brognez
Site web :http://cargocollective.com/clairebrognez/MARGUERITE-Claire-BROGNEZ-4min
Structure du décor:
Elise Duquette
Facebook :https://m.facebook.com/profile.php?id=589131851147834
Effets spéciaux:
Sarah Quirion
Site web :http://www.sarahquirion.com/
Bruiteuse, montage sonore, mixe sonore final:
Marie-Josée Archambault
Site web : http://vimeo.com/mariejo
Cheers à Benoît Morier, qui a réalisé et joué avec ses 9 bras sur l’album « La Mal Lunée ».