Première publication dans un recueil de poésie

Première fois que je publie un poème. Une affaire jamais terminée qu’on décide de diffuser.

Voici donc ce poème, tiré du recueil de poésie « L’Exil Heureux ».

 

ET JE RETOMBE EN MOI

Et je retombe en moi

Dans ce ventre de poussière

Où tu m’attends toujours

Méduse d’Insomnie

Il n’y a pas grand vent ici

J’ai dû mourir en Pompéi

Enterrée quelque part en moi

Tu as surgi comme une tempête en pause

Née d’une tristesse ou d’un oubli

D’une plaie en mal de guérison

Pour quel océan m’as-tu prise?

J’ai quitté le bruit ambiant

Celui que je nourrissais à la petite cuillère

Comme tout être bien dompté

Celui à qui je souriais à perte d’allure

À qui je savais dire « bonjour »

Même les jours de crises

Cent fois « bonjour »

Celui que je trimbalais partout

Celui qui vient avec la vie

Celui que je divertissais

Celui qui riait fort parce que je marchais vite

Et ça le chatouillait

Tellement

Qu’il en a fait un séisme

À m’en découdre le masque

À m’en rompre les yeux

Et c’est là que je suis tombée

Méduse d’Insomnie

Si je te touche le silence aboie

Si je m’éloigne j’ai soif de

Tu m’aveugles

Alors je ferme les yeux un instant

Puis les ouvre à nouveau

Et je vois un peu, je vois

Mon ventre est sens dessus dessous

Mais je m’y retrouve drôlement

Tu éclaires toutes mes vieilles habitudes

Et toutes mes vieilles rancunes

Qui patientent dans ma salle d’attente

Bien assises, bien mourantes, certaines fument et d’autres lisent

Elles me lancent des regards d’indifférence

Elles ont fini par s’occuper d’elles-mêmes

Je pourrais faire quelque chose

Leur greffer un faux sourire

Leur parler peut-être

Leur dire « bonjour »

Mais je te contemple à nouveau

Méduse d’Insomnie

Je n’ai d’yeux que pour ton silence

C’est plus joli d’être aveugle

Et je reste en moi

Entre le rêve et la gravité des choses